Un artiste au cœur de notre mémoire collective
Bernard Minet fait partie de ces figures inoubliables qui ont marqué l’histoire de la télévision française et de la pop culture. Pour toute une génération, il est la voix des héros de leur enfance, le sourire complice des mercredis après-midi, le rythme des génériques cultes et des moments familiaux passés devant le Club Dorothée.
Aujourd’hui encore, il suscite la même ferveur. À plus de 70 ans, il continue de parcourir la France et les festivals pour retrouver son public. Le 17 mai prochain, c’est au festival Geek Life Lorient qu’il électrisera les foules, et à cette occasion, il s’est confié dans une interview exclusive accordée à Ma Vie de Geek. Une rencontre pleine de sincérité et d’humour, que nous allons explorer dans cet article.
Une interview touchante au cœur de Geek Life
Dans l’émission Ma Vie de Geek, Bernard Minet revient sur cinq dates clés de son incroyable carrière, ainsi qu’une date bonus très actuelle. Il y dévoile les coulisses de ses choix, ses succès, ses doutes et ses émotions. Une véritable plongée dans plus de 40 ans de scène, d’amitié, de chansons et de résilience.
“J’ai dû choisir cinq dates, mais franchement j’aurais pu en mettre cinquante. C’est une vie riche, et je suis fier de tout ce que j’ai traversé.”
L’émission, tournée sur place au festival Geek Life, capture l’essence d’un homme sincère, passionné, et profondément attaché à son public.
1986-1987 : la genèse des Musclés
L’avant-Dorothée : des débuts prestigieux
Avant d’être “le batteur des Musclés”, Bernard Minet est un musicien chevronné. Il commence sa carrière en accompagnant des géants de la scène française : Sheila, Charles Aznavour, Alain Chamfort, Michel Sardou, Johnny Hallyday, Eddy Mitchell… C’est sur scène qu’il apprend l’humilité, l’endurance, et la rigueur.
“On a compté un jour : à nous cinq, on a accompagné plus de 50 vedettes. On n’était pas des amateurs, c’est clair.”
Une décision cruciale
En 1986, Dorothée, déjà très populaire, intensifie ses tournées. Bernard est sollicité pour l’accompagner. Il commence par enregistrer des covers vendus sur les marchés. Puis vient l’opportunité décisive : Jean-Luc Azoulay lui propose d’enregistrer son premier générique original : Go Gobots.
“C’était important pour moi de parler de l’avant Club Dorothée. En 1986, c’est là que j’ai vraiment basculé.”
En 1987, alors qu’il accompagne encore Aznavour dans des tournées internationales, un choix s’impose : rester en France avec Dorothée ou poursuivre sa carrière de musicien globe-trotteur. Bernard choisit la fidélité à Dorothée… et sa future légende.
La formation des Musclés
Avec Jean-Luc Azoulay, Bernard participe à la création d’un groupe destiné à accompagner Dorothée sur scène et à la télévision : Les Musclés. Il propose alors des amis musiciens avec lesquels il a déjà collaboré, dont Framboisier et Rémy Sarazin.
“Jean-Luc voulait des gens sympas, talentueux et pros. Framboisier, je l’avais rencontré en studio. Il m’avait rappelé, ça m’avait touché.”
À partir de là, tout s’accélère. En août 1987, Bernard enregistre quinze génériques en studio. En septembre, le Club Dorothée est lancé, avec un succès immédiat.
Le roi des génériques de dessins animés
Une voix devenue culte
Bernard Minet est aujourd’hui indissociable des génériques de dessins animés japonais diffusés dans les années 80-90. Il devient le porte-voix des super-héros venus du Japon.
“Au départ, je ne savais même pas que Bioman avait déjà été diffusé sur Canal+. On ne connaissait que Goldorak de nom.”
Parmi ses titres les plus connus :
Il les interprète encore aujourd’hui sur scène, avec la même énergie.
Le creux de la vague et la renaissance (1997–2005)
La fin du Club Dorothée
Lorsque le Club Dorothée s’arrête en 1997, Bernard Minet vit une période d’incertitude. Les projets échouent les uns après les autres. Il tente de monter une guinguette avec Framboisier, puis des restaurants… Rien ne se concrétise.
“Pendant deux ans, j’ai cru que Dame Chance m’avait quitté. Rien ne marchait.”
Le déclic au Queen
En 2000, il reçoit un appel du Queen, célèbre club parisien. On lui propose de chanter… pour une soirée années 80. Il accepte, un peu à contrecœur, mais se retrouve devant 1700 personnes en délire.
“Je me suis pris pour Bruel ce soir-là. Tout le monde chantait, c’était dingue.”
Ce soir-là, Bernard comprend que la nostalgie est un moteur puissant. Le public des années 80 commence à revenir en force.
2005 : naissance du Bernard Minet Live Band
En 2005, Bernard tente une nouvelle aventure : remonter sur scène avec un groupe live. Il s’entoure de jeunes musiciens de Colmar pour rejouer ses classiques.
“C’était trop tôt économiquement, mais je savais que ça pouvait marcher. Les chansons, elles ont de la matière, des accords solides.”
Ce projet marque un tournant. Même s’il ne décolle pas immédiatement, il préfigure les futures tournées nostalgiques qui exploseront dans les années suivantes.
2007 : les conventions geeks et l’amour du public
Le TGS, Toulouse Game Show
C’est au TGS que Bernard découvre l’univers des conventions pop culture. Dès sa première participation, il est accueilli par une foule immense.
“Les salles étaient pleines. Les gens chantaient à tue-tête. C’était fou.”
Il rend hommage aux organisateurs Sébastien Lawen et Frédéric Devèze, qui ont cru en lui. Ces conventions deviennent un rendez-vous récurrent et essentiel dans sa carrière.
Des émotions sincères
Bernard insiste sur l’importance des liens affectifs qu’il tisse avec ses fans :
“Il y a beaucoup de tendresse dans nos rapports. De l’amour parfois. Je ne suis qu’un petit facteur de tout ça. C’est l’enfance qu’ils retrouvent.”
Une transmission générationnelle inattendue
Bernard raconte avec humour que même les jeunes de 17 à 20 ans le reconnaissent. Certains l’ont découvert via le Joueur du Grenier, d’autres par leurs parents.
“Ma fille de 20 ans connaît Bernard Minet. Et c’est elle qui m’a corrigé quand j’ai prononcé son nom.” — extrait de l’interview
Les parents qui accompagnaient leurs enfants aux conventions deviennent eux-mêmes nostalgiques, entraînant un phénomène transgénérationnel unique en France.
2015 : Ma Vie de Folie, un livre hommage
En 2015, Bernard publie son autobiographie Ma Vie de Folie. Un livre riche en anecdotes, en photos, et surtout en émotion.
“Je pensais que j’allais tirer un trait. J’ai raconté tout ça pour moi, pour mes amis disparus.”
Il y évoque ses compagnons de route, notamment Framboisier et René, dont la perte l’a profondément marqué. Pendant trois ans, il ne pouvait même plus regarder un épisode du Club Dorothée.
2024 : Bernard Minet au Motocultor Festival
L’un des derniers événements marquants dans sa carrière est sa participation au Motocultor Festival, un rendez-vous incontournable pour les amateurs de métal.
“Il y avait une file énorme pour la séance de dédicace. Les métalleux ? Ils sont adorables. Et eux aussi, ils ont été enfants.”
Un monument de la pop culture
Bernard Minet, c’est plus qu’un chanteur. C’est une figure emblématique de notre patrimoine télévisuel et musical, un homme dont la passion ne s’est jamais éteinte, et qui continue de faire vibrer les cœurs, toutes générations confondues.
“Je suis heureux. De plus en plus heureux. Et c’est fou, mais le public est toujours là. De plus en plus fort.”
Prochain concert : Geek Life Lorient
Le 17 mai prochain, Bernard Minet se produira sur la scène du festival Geek Life Lorient. Il y chantera ses titres les plus cultes, dans un concert aussi festif que rempli d’émotion.
Infos pratiques :
Bernard Minet sera en concert le samedi 17 mai 2025 à 15h00 pendant le Geek Life.
Adresse : Parc des Expositions, 286 Rue Rouget de Lisle, 56600 Lanester.